dimanche 10 juillet 2022

Selon les sources au Burkina Faso les sources au Burkina les

 Selon les sources, au Burkina Faso indépendant, la première

exécution remonte aux années

1969. Il s’agit du garde

républicain Michel Yaméogo qui

avait assassiné son collègue

Emile Ilboudo le vendredi 28

juillet 1967 afin de s’emparer des

clefs pour voler de l’argent. C’est

ainsi qu’il fut condamné et

exécuté à Ouagadougou.


La seconde exécution a concerné

un groupe de coupeurs de tête

composé de Millogo Sogo Jean, El

Hadj Djane Batiékoro dit Béma et

Coulibaly Lotamou. 


Condamnés le

12 septembre 1978, ils furent

exécutés le 15 Janvier 1979.

Notons que ces exécutions

étaient conformes aux lois de la

République, car la peine capitale

n’est pas abolie au Burkina Faso.

La première exécution

extrajudiciaire sera inaugurée

par Nézien Badembié, le n°2 du

CMRPN en décembre 1982 qui

reçut une raffale en pleine

poitrine. C’est le début de la

tradition des assassinats au

Burkina Faso. On tue désormais à

la moindre occasion, les

règlements de compte se font

par des armes. Les

révolutionnaires vont mieux

s’illustrer dans cette pratique.

Dès la prise du pouvoir le 04

Août 1983 qui avait fait cinq

morts par l’aile gauche, les ténors

de l’aile droite, à savoir le colonel

Yorian Gabriel Somé et le

commandant Fidèle Guébré sont

passés par les armes dans la

même semaine après qu’ils aient

été invités respectivement de

Ouahigouya et de Dédougou

pour une discussion entre

officiers.


Le 11 juin 1984 le colonel Didier

Kiendrébégo maire de

Ouagadougou et six de ses

camarades à savoir les

lieutenants Moumouni

Ouédraogo et Maurice

Ouédraogo, l’homme d’affaires

Adama Ouédraogo, l’ex-major de

gendarmerie Barnabé Kaboré, le

sergent du RCS Moussa Kaboré et

le pilote d’Air-Burkina, Issa

Anatole Tiendrébéogo, accusés

de complot ont été froidement

abattus sous un baobab et

enterrés à la hâte au cimetière de

Tanghin. Le 18 juillet de la même

année c’est le commandant

Amadou Sawadogo qui est tiré

comme un lapin vers 21heures

au niveau du barrage n°3 sur la

route de Ziniaré.


Le 15 Octobre 1987, la crise au

sein du CNR se solde par

l’assassinat de Thomas

Sankara et de ses douze apôtres

(Le professeur d’université Sibiri

Aain Zagré, le journaliste Paulin

Bamouni, les employés à la

présidence Fréderic Liemdé et

Bonaventure Compaoré, les

sergents chefs Emmanuel

Bationo et Amadé Sawadogo

Adjudant Christophe Saba,

Sergent-chef Emmanuel Bationo,

le caporal Yeyé, le soldat de 1ère

classe Noufou Sawadogo le

soldat de 1ère classe Der Somda,

le soldat de 1ère classe Wallilaye

Sawadogo) accusés de “

déviationnistes“ par les “

rectificateurs“.


La chasse aux sorciers qui s’en

suit emporte Seydou Bancé,

Sigué Vincent Askia, Michel

Koama, Elysée Sanogo et les

mutins de Koudougou dont

certains ont été grillés comme

des poulets. Ce sont entre autres

le Lieutenant Daniel Kéré, le

lieutenant Bertoa Ky, le lieutenant

Elysé Sanogo, le lieutenant Jonas

Pascal Sanou, tous tués et brulés

le 27 Octobre1987.Leur crime ?

Pour s’être s’opposés au coup

d’Etat de Blaise. Le plus célèbre

de ces mutins, Boukary Kaboré

dit le Lion a eu la vie sauve en se

refugiant au Ghana.


En 1988, le capitaine Guy Sayogo

et son épouse ont reçu une

grenade dans leur chambre au

camp Ouezzin Coulibaly à Bobo.

Très vite les coupables au

nombre de sept sont désignés et

expédiés au l’au-delà dans la nuit

du 31 décembre 1988.

Toujours en 1988, le

commerçant Seydou Bandé est

froidement abattu après avoir

creusé sa propre tombe. C’est le

comble du cynisme.

Au petit matin du 18 septembre

1989, c’était le tour des deux des

chefs historiques de la révolution

à savoir Boukary Jean-Baptiste

Lingani et Henri Zongo de quitter

ce monde pour raison de

complot. On les a fait

accompagner par Sabyamba

Koundaba et Anessé Gnégné

pour les mêmes raisons.


Blaise Compaoré est dorénavant

le seul rescapé des chefs

historiques de la révolution. La

révolution a mangé ses propre

fils, dira-t-on. 


On s’attendait à un

apaisement, mais le régime

Compaoré n’avait pas encore fini

de balayer autour de lui. De

valeureux burkinabé de toutes

couches sociales vont subir le

coup de balai du régime

Compaoré. On peut citer des

journalistes comme Lamien

Watamou (19 juin 1999) des

professeurs d’université comme

Guillaume Sessouma (1990),

Oumarou Clément Ouédraogo

considéré comme le n°2 du Front

Populaire (9 décembre 1991),

des étudiants comme Boukary

Dabo (mai 1990) Michel Congo

(21 octobre 2001), des policiers

comme Madi Pascal Tapsoba, DG

de la police nationale (1994), des

paysans comme Douin Yedan (18

juillet 1993), Akou Agondwo, Adi

Bagniou,Kossi Gounabou,

Akandoba Kibora,Igoissan

Kibora, tous à Kaya (1995), des

élèves comme Blaise Sidiani,

Emile Zigani dans la cour de leur

école à Garango (9 mai 1995),

des chauffeurs comme David

Ouédraogo, chauffeur de

Français Compaoré (décembre

1997).


Le 13 décembre 1998, c’est le

coup de tonnerre, l’assassinat du

journaliste Norbert Zongo et de

ses trois compagnons Ernest

Zongo, Ablassé Nikiema et Blaise


Ilboudou. C’est l’indignation et la

révolte à travers le pays. Ces

révoltes ont secoué et fragilisé le

régime Compaoré.


 Blaise

Compaoré fait semblant de

regretter les tueries, il demande

pardon au peuple et promet le

changement. Simple leurre. Les

tueries vont se poursuivre. Le

chat revenu de la Mecque ne peut

s’abstenir de dévorer les souris.

La liste se prolonge. On peut

retenir en août 200, la mort d’un

soldat du régime de sécurité

présidentielle Mahamadi

Ouédraogo et l’adjudant-chef de

gendarmerie Abdoulaye Demdé

en juin 2000, tous concernés par

l’affaire David Ouédraogo. Le 6

décembre 2000, c’est le petit

écolier Flavien Nebié qui tombait

sous les balles meurtrières. Nul

n’est épargné sous l’ancien

régime. Même les hommes

d’église comme le père Célestino

Di Giovambattist tombé suite à

des coups de hache le 13

octobre 2001.


Le 22 février 2011 la mort

suspecte de l’élève Justin Zongo

plonge à nouveau le pays dans

des troubles. Comme d’habitude,

le régime développe des

stratégies qui lui permettent de

juguler la crise et maintenir son

pouvoir entaché de sang de

nombreux innocents.


Les 30 et 31 octobre 2014, c’est

encore vingt quatre martyrs qui

ont sacrifié leur vie pour que les

Burkinabé se libèrent des griffes

du régime Compaoré. Jésus Christ

a perdu son sang sur la croix

pour sauver l’humanité. Nos

martyrs sont morts pour plus de

justice, plus de liberté, plus

d’équité au Burkina Faso. Cette

liste est loin d’être exhaustive.

Dans le célèbre ouvrage de

Ouattara Vincent,"L’ère

Compaoré, crimes politiques et

gestion du pouvoir", on

dénombre une centaine de

morts.


Blaise Compaoré croyait pouvoir

piétiner à jamais le peuple

burkinabé. 


C’est un homme qui

n’aime pas les défaites, ni reculer.

En octobre 1987, il triomphe en

s’emparant du pouvoir. En 1991,

il triomphe contre les tenants de

la conférence souveraine. En

décembre 1991, seul en lice, il est

élu sans gloire, mais peu

importait pour lui. En 1998 après

la mort de Norbert Zongo, il

s’entête et garde son pouvoir. En

2011 après la mort de Justin

Zongo, il parvient à se maintenir

toujours grâce à ses manœuvres

politiques. 


C’est cette erreur

mathématique qui a poussé

Blaise à croire qu’il est invincible,

qu’il pouvait encore une fois de

plus forcer le passage. Mais

comme on le dit, tous les jours

pour le dictateur, un jour pour le

peuple. Le peuple a enfin tranché.

Que nos morts reposent en paix

sous la terre libre et digne du

Burkina Faso.

Nous espérons que les états

généraux de la justice lui

donneront la force nécessaire

pour élucider tous ces crimes de

sang auxquels il faut ajouter les

crimes économiques.

Sources :

Ouattara Vincent, "L’ère

Compaoré, crimes politiques et

gestion du pouvoir", Klanba

Editions, Paris XIVème, 2006

L’Observateur Dimanche n°0029

du 07 au 13 juin 1996

Le Nouvel Ouragan n°227 du

vendredi 19 mars 1999.

L’Indépendant n°370, 10 octobre

2000

KIEBRE Mahamoudou,

Professeur certifié d’histoire

géographie

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